Rencontre avec Raphaël, dirigeant du magasin bio Harmonie Nature à Lille

Rencontre avec Raphaël, dirigeant du magasin bio Harmonie Nature à Lille

Harmonie Nature, c’est une épicerie bio située à Lille chez qui nous proposons les vins bio Oé. On a décidé de vous présenter Raphaël, pour vous parler plus en détail de la belle histoire de cette épicerie familiale et des valeurs qu’elle soutient. En vélo Simone ! 

local and fresh vegetables

Peux-tu nous parler d’Harmonie Nature en quelques mots ?

Harmonie Nature, c’est un magasin bio créé en 1998, avec uniquement des produits bio, locaux et en circuits-courts. Ce sont mes parents qui ont créé le magasin il y a plus de 20 ans. On est une entreprise familiale à la fois dans notre histoire et aussi dans notre façon d’agir : on est une grande “famille” de 10 personnes”. 



Quel a été le déclic pour tes parents de la création du magasin ?

"Ça a été un mélange de convictions personnelles, d’un regard sur le monde de l’agriculture conventionnelle dans lequel travaillait mon père avant de créer son entreprise, et notamment les conséquences qu’impliquent l’agriculture conventionnelle sur la santé des producteurs et des consommateurs. 

En 1998, mes parents ont fait un choix de vie. Ils ont été très précurseurs voire visionnaires car à l’époque il n’y avait pas beaucoup de magasins bio comme Harmonie Nature. La filière bio n’était pas développée pareil : il y avait le label bio mais la demande n’était pas aussi forte qu’aujourd’hui.”



Quand as-tu rejoint l’aventure ? 

“J’ai rejoint l’aventure par hasard car j’ai dû remplacer mon papa qui a eu un grave accident de ski un an et demi après l’ouverture du magasin. J’étais en école de commerce aux Etats-Unis et j’ai pris un billet pour rentrer chez moi et m’occuper du magasin. J’avais 20 ans à ce moment-là. Ce n'était pas du tout prévu. J’étais assez loin de tout ça, et depuis je suis toujours là. J’ai eu un long cheminement depuis ce temps.”



Maintenant qu’on a parlé de ce qui t’anime au quotidien, tu nous en dit plus sur toi ? 

“J’ai 43 ans, je suis marié et j’ai deux enfants. D’un point de vue personnel on essaye d’avoir un quotidien qui est très axé autour de la consommation durable, du fait maison. On achète local (et pas que pour l’alimentation) et on fait attention à ne rien gaspiller ou jeter. On n’invente pas grand chose, on remet juste au goût du jour ce que mettaient en place nos grands-parents.”



Il y a des échos sur les déchets que génèrent le vrac. Tu en penses quoi ? 

“Il faut toujours avoir un esprit critique sur les “on dit que” et sur les études qu’on nous met sous le nez. Ce qui est sûr, c’est que le vrac génère du déchet. Les produits n’arrivent pas sans emballage. Mais ils restent moindre si l’on compare aux magasins qui ne pratiquent pas le vrac.

Chez nous, on a mis en place un circuit de revalorisation des emballages dans lesquels arrivent nos produits. Tous nos plastiques et sacs générés par le vrac sont collectés puis revalorisés. Ils partent dans une filière de recyclage où le plastique est transformé en copeaux ou granulés puis réinjecté dans la production de nouveaux objets plastiques. Les fabricants en vrac bio proposent de plus en plus d’emballages qui se réutilisent. Les sacs en kraft se recyclent mieux et peuvent avoir une seconde vie dans l’épicerie, soit pour les clients, soit pour une autre utilité à l'emballage. On choisit les contenants les plus écologiques possibles. 

Objectivement parlant, la quantité d’emballage d’un produit en vrac est moins importante que ce même produit conditionné en petits paquets. Quoi qu'il en soit, il y a une certaine logique de consommation du vrac. Quand tu te lances dans le vrac, tu repenses complètement ta façon d'appréhender les courses comme par exemple réutiliser les bocaux de confitures, de haricots verts ou tout autre produit pour ensuite stocker des graines ou des féculents en vrac. On peut aussi réutiliser les sacs de vrac pour ne plus en racheter ou en fabriquer avec du tissu de récup. Par exemple, mes deux garçons ont appris à coudre chez leur grand-mère et ils adorent !”



Qu’est-ce qui vous différencie des autres magasins bio ? 

“On s’est remis en question récemment pour bien définir notre mission et ce qu’on voulait pour nos clients. Je pense qu’on se différencie en étant un point de vente très humain, engagé et ancré dans son territoire. On est aussi et surtout un véritable lieu de vie où l’on privilégie la bio, le local et le circuit court. On fonctionne comme une épicerie de proximité avec une belle offre de produits locaux, zéro déchet, et on est dans une logique solidaire. 

Les quatre choses qui nous animent vraiment avec l’équipe sont le bio et le bien pour tous, le bien manger, le bien consommer et le bien vivre ensemble.”



Comment en es-tu venu à la consigne ? 

“On est dans le nord, proche de la frontière Belge. Du coup, on fait la consigne depuis toujours grâce à la bonne bière Belge (rire !). Et maintenant, les brasseurs français de la région s’y mettent. C’est très important pour nous que toutes les bouteilles puissent être réemployées

On a aussi eu l’arrivée de Jean Bouteille il y a 5 ans. On voulait muscler notre démarche zéro déchet en proposant de l’eau en vrac, de l’huile et du vinaigre en vrac, du vrac hygiène (douche et shampoing), du vrac épicerie… Et pour pousser plus loin le concept, on a mis en place une bourse aux bocaux qui permet de récupérer des contenants vides gratuitement dans le magasin pour faire ses courses en vrac.

Depuis 5 ans, on a une philosophie pédagogique vis à vis de nos clients, leur faire prendre conscience de ne pas jeter ce qui a de la valeur contrairement à ce que l’industrie de la consommation nous a inculqué depuis toujours. La consigne, c’est une logique de bon sens qui s’inscrit dans une démarche zéro déchet. Il nous manquait le vin consigné, et maintenant c’est chose faite avec Oé !



Comment tu aides ta communauté à mieux consommer et à s’engager ? 

“On a un blog partagé sur lequel tout le monde peut publier des “Do It Yourself”, des idées recettes de cuisine ou produits ménagers. L’idée, c’est que notre communauté se tire vers le haut et s’échange les meilleures idées.”


Si vous avez des questions pour Raphaël, ou si vous avez des épiceries, restaurants et cavistes à nous suggérer pour proposer les vins bio Oé, écrivez-nous à hello@oeforgood.com

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