Aujourd’hui nous nous attaquons à un concept un brin complexe : la biodynamie.
« Méthode d'agriculture, principalement appliquée à la vigne, n'utilisant ni pesticides ni engrais chimiques et tenant compte du rythme des saisons et de la nature. » selon le Larousse.
Pour en savoir plus sur la biodynamie, nous avons échangé avec Nicolas Joly, un pionnier dans la biodynamie ; Frédéric Geschikt (président du label biodynamique DEMETER France) ; Gérard Laurent, un vigneron certifié DEMETER. Ils nous ont tous les trois parlé de la nature avec beaucoup de respect !
Selon Nicolas Joly : « la Vie n’appartient pas à la Terre mais la Vie est un don à la Terre » Cette vision offre une autre perspective sur la manière de traiter la terre.
Quelle différence avec l’agriculture biologique ?
La nuance est subtile mais importante : l’agriculture biologique laisse la nature s’exprimer alors que la biodynamie, comme l’explique Frédéric Geschikt, « utilise des faibles quantités de matière pour avoir des impulsions positives sur le sol ou la vigne, et ainsi avoir des plantes en meilleure santé ».
Pour lui, la conversion à l’agriculture biodynamique est venue par étape. Tout est venu d’un constat simple : « mettre par terre quelque chose (un désherbant) qui tue les plantes alors que je voulais cultiver des plantes, cela me semblait pas cohérent »
La biodynamie passe par un réel (ré)apprentissage du travail de la terre. C’est en observant, en interprétant l’aspect des feuilles ou de la terre, que le vigneron ajuste ses gestes. Gérard Laurent, lui, passe 3h par jour dans ses vignes pour les observer et comprendre leur besoin. Il a également réappris à utiliser du compost naturel et à le fabriquer.
La biodiversité est au coeur du processus avec la plantation “d’engrais verts” (trèfle, radis, légumineuse …). Ces derniers, en plus d’enrichir en azote le sol, apportent des insectes et vers de terre au sol.
Les résultats de la biodynamie se voient à la fois par les vignerons qui s’aperçoivent que la vigne est en meilleure santé mais également de manière scientifique. L'idée, c'est de réapprendre à travailler les sols. Les vignerons utilisent le calendrier lunaire pour savoir quand effectuer certaines actions. Ils s’adaptent aussi à la météo. Les maladies existent, et j'ai voulu savoir comment un vigneron en biodynamie peut les traiter. “Une maladie ne doit pas se combattre mais se comprendre”
En biodynamie, une maladie est traitée par l’application efficace des traitements. Le vigneron fera plus attention à la qualité de pulvérisation du traitement plutôt qu’à la quantité. Le traitement par une “médecine alternative” (comme pour nous les Hommes) est également une possibilité. Ainsi, l’année dernière pour traiter du mildiou (une maladie répandue pour les vignes, qui s’attaque aux feuilles ), Gérard a utilisé de huile essentielle d’orange douce.