Vous vous demandez certainement ce que sont les néonicotinoïdes. C’est un mot à apprendre PAR CŒUR les amis ! Si, si, ça fait super classe dans une conversation autour d’un verre de vin et en plus ça rapporte 18 points au Scrabble. Imaginez un peu si vous le positionnez sur les trois cases « mot compte triple », 1782 points d’un seul coup ! Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir ! Cela dit, je vous mets au défi d’y arriver.
En attendant, la France compte 57.5 milliards d’abeilles (désolée pour les api-phobiques) et quelques 1.5 milliards de ruches qui sont autant de témoins clés de la qualité des pratiques agricoles et de leurs conséquences sur le milieu naturel et vivant.
Bien qu’à nos yeux toutes les abeilles soient identiques, il existe un nombre très important d’espèces d’abeilles, sauvages ou domestiques. Trop souvent confondues avec les frelons, les guêpes et les bourdons, l’abeille est un petit insecte velu, végétarien (trop trendy l’abeille !) qui pique uniquement pour se défendre et meurt suite à la perte de son dard. De nos jours, nous connaissons surtout les abeilles pour leur production de miel et leur piqûre redoutable mais beaucoup moins pour leur rôle de pollinisateur. Oui bon, et alors me direz-vous ? 80% des aliments de base de l’alimentation de l’être humain dépendent de la pollinisation, un processus indispensable à la reproduction sexuée des plantes à fleurs. Bien sûr, l’abeille n’est pas le seul pollinisateur qui existe. Pour autant, comme le dit l’adage attribué à Albert Einstein, « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. ». Vous l’aurez compris, si Albert l’a dit, c’est parce qu’elle tient un rôle important dans le cycle alimentaire, et je ne vous parle même pas des biens-faits sur notre santé des produits issus de son univers comme le nectar de pollen, la gelée royale, etc.
Bref, plus de 80 millions d’années que les abeilles butinent joyeusement et peuvent donc être qualifiées d’insectes très résistants et facilement adaptables. Cependant, depuis un peu plus d’une dizaine d’années, les apiculteurs et la communauté scientifique ont pu observer un phénomène de mortalité massive à l’échelle mondiale chez les abeilles dont les causes sont multiples : parasites, champs électromagnétique, OGM, frelon asiatique, changement climatique, érosion des espaces naturels, pratiques agricoles, pesticides. La disparition des abeilles constitue un enjeu considérable sur le devenir de la biodiversité, ce phénomène vaste et rapide que l’homme ne contrôle pas, et ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est ce qui est réalisé pour la préserver en France.
Alors qu’est-ce-qu’elle fait la France ?
Les néonicotinoïdes, ce mot barbare qui vous est probablement peu familier, c’est l’ennemi numéro un des abeilles. C’est une catégorie de pesticides nouvelle génération lancée en 1993 qui enrobe la semence pour passer à travers les parois cellulaires et donc directement dans la sève de la plante. Ainsi, lorsqu’un parasite attaque, la plante a les capacités pour se défendre puisqu’elle bénéficie du produit chimique en interne. Répandus par pulvérisation, les néonicotinoïdes ne ciblent aucun insecte. Lorsque l’abeille butine, le pesticide passe dans le nectar à travers le pollen et se retrouve dans la ruche ensuite. Et là, c’est le drame. Le taux de mortalité des abeilles grimpe de 5% à 30%. Comme pour les OGM qui sont interdits en France, il est important que les représentants politiques s’engagent à retirer certains produits des pratiques agricoles pour améliorer le système global. Depuis 2016, grâce à la Loi Biodiversité qui marque la fin des néonicotinoïdes, les abeilles pourront butiner en paix. Enfin, dès Septembre 2018, quand elle sera effective.
En bref, les abeilles constituent un indicateur environnemental et peuvent être utilisées comme le miroir de la culture : le traitement affligé aux abeilles avec les pesticides peut être directement mis en exergue avec le traitement que l’homme s’afflige tant d’un point de vue de la santé que culturel. Je vous laisse y réfléchir avec un petit verre de rouge au coin du feu.
Chez Oé, nous avons déjà conscience de tous les impacts positifs d’un monde sans pesticides, pour nous, pour la biodiversité de notre environnement et pour les abeilles. A votre tour, favorisez la biodiversité avec quelques petits gestes simples du quotidien !
Quelques bonnes pratiques :
Pour les particuliers
- Sensibiliser et informer sur la protection des abeilles
- Changer les méthodes de jardinages en diversifiant les jardins et en encourageant la diminution de l’utilisation des pesticides
Pour les entreprises citadines :
- Implanter des ruches sur les toits
Pour les décideurs :
- Favoriser les plantations d’arbustes à pollen (chouette !)
- Semer des jachères florales
- Privilégier les jardins en zones urbaines
- Inciter les apiculteurs à mieux gérer leur cheptel pour éviter les concentrations de ruches
- Au nom du principe de précaution, bannir les insecticides dangereux et mettre en place un système de veille
- Limiter les cultures d’OGM
En résumé : Le déclin des abeilles expliqué en 3 min.