De quoi parle-t-on en bavardant “biodynamie” ? D’une nouvelle technique pour dynamiter les champs et vignes bio ? D’une tendance pour caractériser notre pote “bio-dynamique”, “healthy-yoga” ? Tous les secrets dévoilés !
L’agriculture biodynamique, aussi appelée communément biodynamie mérite d’être perçue comme une philosophie ou une vision originale du monde, qui affecte la pratique de l’agriculture de diverses façons. Il faut d’abord penser « biodynamique » pour la pratiquer. Elle ne remplace pas les bonnes pratiques de l’agriculture biologique (qu’elle précède d’ailleurs), mais vient les améliorer, les amplifier.
Les “racines” de l’agriculture biodynamique
La viticulture biodynamique ne date pas d’hier. Elle émerge de l’entre deux guerres, en 1924 plus exactement, lorsque Rudolf Steiner, un scientifique et philosophe autrichien, a entrepris un grand programme de formation des agriculteurs par des préceptes découlant d’années d’observation et d’expérimentations en milieu naturel.
Au début des années 1920, un groupe d’agriculteurs faisant face au déclin de la santé des sols, des plantes et des animaux a sollicité les conseils de Rudolf Steiner. À partir d’une série de huit conférences tenues en Allemagne en juin 1924, il énonça les principes fondamentaux de l’agriculture biodynamique. Ces conférences furent à la fois une réponse à ces agriculteurs, et le début d’un renouveau de l’agriculture.
Aujourd’hui, elle se pratique sur des milliers de jardins, de fermes, de vignobles, et en France, ses résultats en viticulture ne sont plus à prouver.
Le leitmotiv de l’agriculture biodynamique
L’organisme agricole est un tout dont les parties (les sols, les plantes, les hommes, les animaux, les préparations biodynamiques et les influences cosmiques et climatologiques) sont en interaction.
Si l’on devait définir l’agriculture biodynamique en deux mots, ce serait le long terme. Oui, c’est un mouvement qui, par sa philosophie, souhaite garantir aux futures générations une qualité de sol et une production agricole gérée de manière plus optimale.
Aujourd’hui, l’agriculture traditionnelle utilise massivement des herbicides et des insecticides chimiques. La biodynamie choisit de changer cette tendance et de cultiver une terre plus sainement. Une chose importante que permet la biodynamie, c’est le retour de la terre à un état de bonne santé. Les engrais, les pesticides et les herbicides ne sont pas utilisés et sont même interdits dans les raisins.
Cette philosophie de vie biodynamie repose sur le fait que chaque exploitation agricole est considérée comme une forme d’organisme vivant qui a pour objectif de devenir autosuffisant. Basée sur le respect de la biodiversité, cette vision de la production agricole tend à régénérer les paysages et préserver la fertilité des sols plutôt que d’épuiser ses ressources, afin de produire une alimentation saine et durable.
La “tambouille” des viticulteurs
Pour améliorer la vie du sol et agir sur certains métabolismes de la nature, la biodynamie exige l’utilisation de substances naturelles uniquement. La biodynamie utilise aussi des méthodes qui se rapprochent de l’homéopathie. Les vignerons “dynamisent” la plante et son environnement par la terre et les airs en projetant à petites doses des préparations issues de produits naturels : fumures, bouses de vache, cornes, décoctions de plantes ; le tout assemblé selon des méthodes complexes. les préparations biodynamiques “encouragent” les plantes et permettent respectivement l’amplification de la structure grumeleuse du sol.
Dans la vigne en habit d’Adam et Eve ?
Pour produire du vin en biodynamie, les domaines mettent la vigne au coeur de leur priorité. Un lien, un échange se crée entre vigne et vigneron. En stimulant les forces de vie de la plante, les producteurs de vin en biodynamie vous proposent une nouvelle façon de découvrir le vin.
Un vigneron biodynamique est d’abord, à coup sûr, un vigneron qui a la certification en agriculture biologique. Animés par une conviction forte, les biodynamistes vont plus loin et s’efforcent de redonner à la vigne ainsi qu’au sol un équilibre, une résistance et une vitalité. Cela va par exemple par exemple jusqu’à la récupération des eaux de pluie, utiles pour préparer les tisanes de plantes et autres décoctions “magiques” !
Pour la période de taille et autres travaux du vignoble, la biodynamie prend en compte les rythmes lunaires et planétaires, en se basant sur “le rythme sidéral”, à savoir un cycle de 27,3 jours qui sépare deux passages successifs de la lune devant le même groupe d’étoiles.
Lors de la vinification, les ajouts de composés chimiques permettant de mieux maîtriser la fermentation, sont fortement limités en bio et en biodynamie. Les fameux “sulfites” par exemple, ou ajouts de soufre, qui permettent de stabiliser le vin afin qu’il ne tourne pas au vinaigre, ne doivent pas excéder 150 milligrammes par litre de vin rouge en viticulture conventionnelle. C’est 3 fois moins en culture en bio, et 10 fois moins en biodynamie (terminé le mal de tête !).
Même si les feuilles de vigne ne composent pas (ou peu) la garde-robe des vignerons, leurs pratiques sont une véritable philosophie de la vie. Cette approche viticole et vinicole singulière, fait refléter parfaitement la qualité des terroirs dont le vin est issu.
“La biodynamie une philosophie de vie”