Rencontrez Stacy, botaniste des essences d'Oé

Rencontrez Stacy, botaniste des essences d'Oé

Hello à tous, aujourd'hui, on vous propose de vous partager un bout du parcours de Stacy. Et pour ça, on a décidé de lui laisser la parole, de se présenter par elle-même 😉 En avant !

 

“Mais t’es américaine ?”

C’est sûrement la question qui revient le plus lorsque je me présente. 

Pour cause, mes parents, biberonnés comme nous tous aux blockbusters et comédies américaines, ont décidé de m’appeler Stacy. Pourtant, pas un cousin éloigné, ni un oncle ne nous relie avec l’outre-atlantique. Si vous vous demandez, oui, mon frère s’appelle Kévin. Et c’est 100% premier degré. 

Mais attention, il n’y a pas que l’origine de mon prénom qui questionne. 

Malgré les 6 années passées à la capitale, mes “o” et mes “in”, me trahissent toujours. L’accent chantant parle pour moi et mes ancêtres. Car messieurs dames, je suis une fille du sud. Je suis née et j’ai grandi sur les bords de l’étang de Berre, non loin de Marseille. 

Le soleil, les cigales, la Méditerranée… Ces symboles de la Provence ont marqué mon enfance. Un environnement qui en fait rêver plus d’un et qui a d’ailleurs inspiré nombre d’artistes illustres. Salut Pagnol, Cézanne and co. 


Toutefois, la réalité, ma réalité, cela a aussi été d’être aux premières loges de la destruction d’un écosystème autrefois luxuriant : le fameux étang de Berre. Si vous ne connaissez pas, un tour sur Google Images et c’est réglé.
En quelques mots : il s’agit de la zone avec la deuxième concentration de sites Seveso (des sites industriels avec des risques d’accidents majeurs) en France. C’est tout de suite moins sympathique. Pour vous aider à visualiser, derrière la maison de mes parents, pas une forêt ou un glacier, mais une usine pétrochimique. Des grandes cheminées qui crachotent régulièrement de la fumée, petite odeur acide à l’entrée de la ville. L’usine fait partie du paysage. Faut dire qu’elle était là bien avant moi. 1820 pour être précise. Une bonne éducation m’aura appris à respecter mes aînés, mais cette vieillarde là, si je l’ai longtemps ignorée, conserve en elle de lourds secrets. 

Les secrets de l’industrialisation, de notre soif inépuisable de pétrole et de ses dérivés, d’injustices environnementales et de coûts cachés. Mon petit étang a été mis à rude épreuve et les riverains aussi. “Un taux de cancer deux fois supérieur à la moyenne nationale”. C’est le résultat d’une étude que j’ai découverte lorsque j’ai moi-même commencé à souffrir d’une mystérieuse maladie chronique inflammatoire. 

Ce que nous faisions à la Terre, nous nous le faisions à nous-mêmes. On avait beau le répéter dans des documentaires ou de longs articles, quand ça nous touche dans notre chair, c’est tout de suite plus impactant. 


C’est avec cette réalisation, et l’envie de porter la voix de ceux qui ne choisissent pas où ils habitent, que j’ai décidé de suivre un master en Politique Environnementale à Sciences Po Paris, puis de porter mes engagements aux côtés d’ONG sur le terrain. Projet de loi climat, campagne #StopEacop… Ces expériences ont été un savant mélange entre activisme médiatique et lobbying.

Et pendant tout ce temps, j’ai déployé mes efforts à rendre la connaissance sur les enjeux environnementaux plus tangibles, plus accessibles. En collaborant avec de nombreux médias, en publiant sur les réseaux sociaux. Puis, en créant mon propre média dédié entièrement à la biodiversité : La Corneille. Cette aventure-là a commencé avec un constat : si la question climatique avait ses défenseurs, tout le monde se foutait de l’effondrement de la biodiversité. Tout le monde ou peut-être pas ? Car outre l’indignation, c’est aussi l’émerveillement qui avait nourri mon engagement. Des voix, des images : je fais partie de cette génération qui a été bercée par David Attenborough et son émission culte Blue Planet ou encore Ushuaïa Nature.

Vous savez, ces émissions qui font se sentir tout petit. Celles qui imposent le silence… 

Et la curiosité, la soif de connaissances. C’est ainsi que cette soif pressante m’a emmenée à reprendre le chemin de l’école. Me voilà ainsi devenue étudiante à l’école des Plantes de Paris pour atteindre un rêve que j’avais longtemps jugé comme naïf : devenir botaniste ! Adepte des balades en forêt et à la montagne, ma plus grande frustration était de ne pouvoir rien nommer de ce qui se trouvait autour de moi. 

Je me voyais comme une personne noyée dans une foule d’inconnus. Et la botanique a eu ce pouvoir de me rendre familier quelques-uns des visages dans cette foule. Un sentiment réconfortant malgré le vertige de la quantité de savoir mis à jour par des générations de naturalistes et de botanistes. 

À ce jour, je suis donc : une fille du sud, une journaliste et une apprentie botaniste (parmi d’autres choses). 

Une identité puzzle que l’aventure avec Oé est venue enrichir encore davantage !
Créer 3 recettes de boissons botaniques sans alcool, bonnes pour nous et la biodiversité, et kiffantes… Voici le brief de départ. Vertigineux ?
Ben imaginez un peu en étant totalement étrangère au processus de création d’une boisson ! Intimidant, en effet, mais pas plus que l’apprentissage du nom latin de 300 plantes. Challenge accepted. 

Alors pour créer ces recettes, il a fallu quelques ressources. 
Une liste de plantes utilisées dans le vignoble d’un partenaire d’Oé.
Des recherches sur les bénéfices des différentes plantes.
Un benchmark de ce qui fonctionne bien.
Une mémoire olfactive et gustative.
Des papilles bien aiguisées…

 

Ah oui, et un fil rouge… Une histoire à raconter autour de ces 3 recettes : la feuille, la fleur, la racine. Chaque boisson allait être construite autour de l’un de ces trois éléments. 

 

La feuille de figuier qui embaumait encore mes souvenirs d’enfance et qui possédait, je l’avais découvert récemment, un goût de coco délicieux ! Ajoutez du romarin et du citron et l’hommage au sud n’en est que plus évident, avec en prime des bénéfices pour la digestion et la circulation sanguine.

 

La fleur de sureau que je dégustais déjà régulièrement en limonade, gelée, et autres détournements surprenants. Ici, elle est accompagnée par la verveine hollywood, une cousine de la verveine citronnelle avec un p’tit goût de menthe en plus, et enfin… La Grenade riche en vitamine C et en antioxydants, pour apporter plus de dimension à cette version gourmande des essences.

 

Et celle qui fleurissait les prairies de mes Alpes adorées : la gentiane. Enfin, la racine de gentiane, pour vous concocter un tonique qui saura pimper vos soirées… et vos cocktails ! Des baies de genévrier, connues pour leur utilisation dans la fabrication du Gin, de l’immortelle, fameuse pour la circulation sanguine, et du pamplemousse au goût acidulé et rafraîchissant…

 

Résultat : des boissons aux goûts uniques qui mettent les plantes et leurs bénéfices à l’honneur. 

 

À très bientôt, 
Stacy 

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