Le vin face au réchauffement climatique

Le vin face au réchauffement climatique

Chauuuuud cacao, chaud, chaud, chaud chocolat… On aime tous la chaleur d’été qui nous donne envie de danser sur toutes ces chansons endiablées, mais, plus les années passent, plus la chaleur devient intenable. 

Le réchauffement climatique. Il est bel et bien là, plus de doute. Et aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler de l’avenir du vin face à ce fichu changement climatique. 

La France est le deuxième producteur de vin au monde avec 46,6 millions d’hectolitres en 2020 après l’Italie. Alors, on s’est posé beaucoup de questions. “Comment allons-nous faire sans ce noble breuvage ?”, "À quoi bon vivre si on a chaud et plus de bon rosé pour trinquer ?”. 

On vous propose d’en apprendre un peu plus sur les moyens mis en place pour essayer de limiter ce réchauffement climatique et les impacts que ce dernier aura sur le vin. 


L’accord de Paris, un pari gagnant ? 

L’accord de Paris ne concerne pas les JO 2024. Ce n’est pas non plus un accord avec le Real Madrid pour enfin laisser Paris gagner la Champion’s League. 

L’accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques. Il a été adopté par 196 parties lors de la COP 21 à Paris, le 12 décembre 2015 et est entré en vigueur le 4 novembre 2016. 

Pour faire simple, si l’accord de Paris est mis en œuvre efficacement, le climat ne sera pas très différent en 2050 de ce qu’il est aujourd’hui (+1,5°C max). Le scénario pessimiste prévoit +2°C à 2,5°C. Si le climat devait dériver dans les décennies à venir, les sociétés seraient mises à l’épreuve dans beaucoup de domaines d’activité, et bien au-delà de celui de la viticulture.

Pour vous donner une idée de l’ampleur de la tâche à effectuer : réussir l’accord de Paris, cela veut dire qu’en 2050 nous n’émettrons pas plus de CO2 qu’en 1950 (5-10 milliards de tonnes par rapport à 35 milliards de tonnes aujourd’hui). 

Le seul changement entre ces deux époques c’est que le PIB mondial aura été multiplié par 10 et la population mondiale aura été multiplié par 3. Léger changement qui rend cet accord un peu “chaud” à réaliser (sans mauvais jeux de mots ;))


Des changements, vraiment ? 

Des vendanges précoces 

Un des changements causé par le réchauffement climatique est l’avancée de la date des vendanges. En 50 ans, les vendanges ont avancé d’un mois. Avec l’augmentation des températures, la floraison se fait plus tôt dans les vignes, ce qui peut s’avérer problématique en cas de gel. Les hivers sont de plus en plus doux, sans températures négatives. La vigne démarre très vite et les bourgeons apparaissent tôt. Mais en avril c’est souvent la catastrophe. On assiste à des épisodes de froid avec des températures qui atteignent les -3°C. À ce stade-là, le bourgeon est très sensible et les vignes gèlent aussi. 

Pour ajouter un côté apocalyptique, ce n’est pas la chaleur le principal problème de la décennie, mais plutôt le manque d’eau qui va impacter le plus les vignobles. Oui oui, on adore vous remonter le moral ;). 


Des super-cépages ? 

Je ne parle pas de cépages qui peuvent voler avec leur cape et leurs superpouvoirs.
Mais force est de constater que le climat et la sécheresse mènent la vie dure aux différents cépages. Des expérimentations sont en cours pour développer des cépages bien plus résistants. L’Institut national de l'origine et de la qualité a autorisé les AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) Bordeaux et Bordeaux Supérieur à tester six nouveaux cépages. De même, dans le Languedoc sont testés des cépages italiens et grecs, connus pour être plus tardifs et résistants à la sécheresse. 

Des expériences sont également en cours pour créer des cépages plus résistants à la sécheresse, mais cela demande une quinzaine d'années pour obtenir un résultat car le cépage est obtenu par croisement successif. Un peu comme les croisements canins, on aura peut-être du raisin dalmatien blanc et noir…

Une autre façon de s'adapter à la sécheresse est d’utiliser des porte-greffes. J’entends déjà une petite voix dire “C’est quoi un porte-greffe ?”.
Très simplement, c’est une plante sur laquelle on vient greffer le cépage, ce qui permet un enracinement plus en profondeur et une meilleure captation de l’eau.
 


L’accès à l’eau devient un enjeu majeur pour la survie du vignoble.
Et ça les vignerons l’ont bien compris et commencent à modifier leurs pratiques en termes de replantation d’arbres, de gestion des sols, de l’enherbement.

Avec le Programme Oé pour la biodiversité on reverse 1% de notre chiffre d'affaires pour aider nos vignerons à aller au-delà du bio.
On analyse leurs sols et la biodiversité qui existe dans leurs vignes avec Biomede et on audit leurs vignobles avec EcoFarms. Ils bénéficient également de conseils pour améliorer la qualité des sols. 

Avec l’équipe, on a également lancé une campagne de financement participatif avec MiiMOSA pour aider nos vignerons à développer la biodiversité au sein de leurs vignes. Par exemple, nous avons aidé Franck et Véro, vignerons à Pujols pas loin de Bordeaux, à faire des travaux d’agroforesterie, de même pour Pascal et Nicolas vignerons à Saint-Michel de Lapujade.


Oé, quel sera le goût de ces nouveaux cépages ? 

Que les vignes soient affectées par le manque d’eau ou que les vendanges soient faites avant, c'est un fait.
Malheureusement, qui dit changement climatique dit changement dans les vignes et donc modification des caractéristiques des vins.
Les raisins sont plus sucrés ce qui affecte la composition des vins, ces derniers deviennent plus riches en alcool. Pour ceux qui ne le savent pas, le sucre se transforme en alcool lors de la fermentation alcoolique.

L’augmentation de la teneur en alcool dans le vin a bondi de 2% en 20 ans.
À ce rythme la dans 200 ans on n’aura plus de vin mais que du rhum ! Cette augmentation de la teneur en alcool des vins a des conséquences négatives sur la qualité et la conservation des vins.

 

Des solutions pour demain ?

On le dit, on le répète, mais on peut tous à notre échelle contribuer à sauver la planète. L’accord de Paris donne aux pays une ligne directrice à respecter : contenir le réchauffement à +1,5°C à l’horizon 2050. Réduire les émissions mondiales de CO2 est primordial pour protéger l’environnement. 

La production de vin, comme toutes les productions agricoles, pollue. Il est possible de changer des paramètres polluants comme les composants chimiques utilisés sur les vignes. Les vignerons Oé pratiquent une agriculture bio et n'utilisent aucun pesticide. 

Par ailleurs, le recyclage des bouteilles est polluant. Tout le monde vous dira : “mais je ne pollue pas, c’est du verre, ça se recycle”. Et bien non, ce n’est pas aussi beau que ça. Déjà “recyclable” ne veut pas dire “recyclé”.
En 2020, en France seul 85% du verre a été recyclé. Mais où va le reste ? Sous terre.
De même, dans chaque bouteille se trouve une part de matière première neuve : 70% pour les bouteilles transparentes et 25% pour les bouteilles vertes. 

Un dernier argument pour vous convaincre (même si vous l’êtes déjà depuis longtemps) en réemployant une bouteille au lieu de la recycler, on économise 50% d’eau, 76% d'énergie et 79% de gaz à effet de serre.

Avec l’équipe Oé, on est la première marque de vin à remettre la consigne.
Et cela n’est pas toujours facile car la consigne repose sur un principe de massification et d’uniformisation. On croit dur comme fer qu’on peut faire changer les habitudes et revenir à un système qui fonctionnait très bien à l’époque. 

Mais quand on s’est lancés, les professionnels du vin n’étaient pas très encourageant avec nous. Ces derniers soutenaient que la consigne était bien trop compliquée à mettre en place pour les vignerons et les producteurs. Alors petit à petit, grâce à vous, grâce à ceux qui croient en nous, on essaye de remettre à la mode ce système disparu. Et c’est live !

Si on veut pouvoir continuer à déguster du bon vin sur une terrasse avec un climat pas trop chaud : faisons changer le monde maintenant !

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