90% des français affirment que l'alimentation occupe une place importante dans leur vie au niveau aussi bien individuel que collectif. Evidemment, ce genre de chiffres ne fait pas mouche. Ce n’est pas pour rien qu’un des stéréotypes les plus répandus sur les français est qu’ils aiment bien manger, bien boire et surtout, y prendre plaisir.
Et pourtant, plus de 8 millions de Français survivent grâce à l’aide alimentaire et 20 % des foyers agricoles vivent sous le seuil de pauvreté (1 102 euros par mois en 2022). Sachant que l’étudiant moyen français a un budget qui oscille entre 635€ et 1000€ selon où il vit, il est difficile de comprendre comment un pays pour qui le “bien manger” est si important, peut laisser une si grande partie de la population en réelle difficulté alimentaire. Car oui, au-delà du budget que l’on peut allouer à ses courses, il y a le souci de ce que l’on peut acheter avec. Et d’où viennent ces produits que l’on peut s’offrir.
Mangeons bien
Selon notre culture, nos origines, notre enfance et probablement aussi notre génération, le terme de “bien manger” ne voudra jamais dire la même chose. Cependant, on peut tous déterminer ce que bien manger n’est pas. Si je devais deviner la première chose qui vous vient en tête, je dirais probablement “fast food”, “pizza” et "trop gras et trop salé” - alors ? est ce que je suis devin ?
Si on devait l’expliquer le plus simplement possible, on dirait que ne pas bien manger, c’est ne pas manger équilibré. Donc ni trop gras, ni trop salé, ni trop sucré. Mais plutôt 5 fruits et légumes par jour, une source de protéine (animale ou végétale), un peu de féculents (pâtes, riz, pain, pommes de terre, etc.), des fruits et légumes secs en bonus [et un petit bout de chocolat]
Jusque là rien de surprenant, c’est le repas type qu’on nous présente depuis tout petit. Mais il faut non seulement pouvoir se permettre d’acheter toute cette diversité de produits - surtout pour une famille - et aussi avoir le temps de l’acheter et de le préparer. Car oui, cette liste n’inclut pas les mentions “produits frais” ou “produits non transformés”, mais elles sont sous-entendues. Acheter un plat tout fait qui contient tous ces éléments ne rentre pas dans la catégorie “bien manger”. Pourquoi ? Parce qu’il est trop salé, sucré et gras pardi !
Mais allez dire ça à un parent qui doit jongler entre des horaires d’un travail à plein temps et l’éducation d'enfants. Chaque minute compte, on le sait bien…
C’est parfois difficile d’avoir de la diversité dans l’assiette. Mais c’est aussi difficile d’avoir des choses dans l’assiette tout court. Les produits transformés ont l’avantage d’être moins chers, plus simples, et tous les autres adjectifs déjà cités sur ce sujet. Pourtant, seul 1 français sur trois mange 5 fruits et légumes par jour selon les derniers chiffres d’Interfel.
Conclusion, pour un pays qui est si connu pour sa grande gastronomie et son amour de “la bonne bouffe”, les français sont loin d’être les mieux nourris.
Mangeons mieux
“Mieux” ne veut pas dire “parfaitement”. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas faire d’écart par-ci par-là en mangeant un peu d’amour en barre - alias le chocolat chez moi🍫
"Mieux" est un nom qui parle d’évolution plus que de changement. Une aussi bénéfique pour votre corps que votre esprit. Ici, on ne cherche pas à vous convaincre de suivre un nouveau régime miracle ; on cherche à mettre le doigt sur toutes les choses que l’on peut faire individuellement pour changer nos habitudes de consommation alimentaire globalement ; en tant que société.
Déjà, cela commence par la prise en compte de l’étape de la vie dans laquelle on est. Un nourrisson n’a pas les mêmes besoins qu’un ado, ou un adulte - même si, à tout âge, le goûter, c’est sacré ! Il faut manger diversifié, équilibré et dans les bonnes quantités.
Si jamais vous ne savez pas par où commencer, on vous propose de faire une petite visite sur le site de Manger Bouger car il est très bien fait et donne beaucoup de bonnes habitudes selon les tranches d’âge et votre budget.
Au passage, on en profite pour vous rappeler qu’une alimentation saine ne remplace pas l'exercice physique régulier.
Mangeons Durable
On touche enfin au sujet de fond, celui qui nous tient le plus à cœur.
Après avoir bien mangé et mieux mangé, vous pouvez choisir de manger durable.
Durable - adj. 1. De nature à durer longtemps, qui présente une certaine stabilité, une certaine résistance 2. Qui prend en compte l'avenir de la planète.
Pour avoir la certitude que notre alimentation est durable, il faut :
- s’assurer que tous les acteurs de la filière peuvent subsister dans le temps.
- s’assurer que la planète peut suivre le rythme de production qu’on lui impose pour obtenir le produit final.
- s’assurer que le produit est bon pour notre santé, que l’on soit petit ou grand - certes il y a des différences entre les âges, mais globalement ce qui n’est pas bon pour nous à 3 ans ne le sera probablement pas non plus à 30 ans.
La première étape de cette liste passe d’abord par une prise de conscience. Celle que chaque centime qui n’est pas payé par le consommateur est perdu pour le producteur. Et non pour le distributeur (ex. Carrefour, Système U, Monoprix, Cora). Donc faire le choix de l'ultra discount, ou du très peu cher, c’est potentiellement empêcher un producteur de vivre décemment.
Le saviez-vous ? Le salaire moyen d’un producteur agricole en France est de 1400€ toute production agricole confondue. La moyenne la plus basse est de 900€ pour les producteurs de viande bovine, pour des journées de 12h, 7j/7, tous les jours de l’année. Pas besoin d’être un génie des maths pour voir le bug.
La troisième est une évidence si vous en êtes arrivé à ce point de l’article.
Au final, bien et mieux manger passe aussi par le fait de permettre aux autres de faire de même. Faire en sorte que tout le monde s’y retrouve en achetant des produits qui prennent en compte la rémunération juste de chacun. Pour ça, pas besoin de se ruiner, par contre il faut légiférer !
C’est pourquoi, en février 2022, Oé et d’autres entreprises engagées du secteur de l’alimentation se sont réunies pour lancer Le Mouvement Mangeons Durable ! Au-delà de ce nom ultra accrocheur et super bien trouvé (égo surdimensionné vous dites ?), il y a un réel projet dont le but est de mettre en valeur le travail de nos campagnes, et la santé de notre planète. Ce projet se traduit en “12 propositions pour bâtir un modèle agricole résilient et une alimentation saine et accessible à tous”.
Mais à qui proposons-nous tout ça ?
À nos décisionnaires politiques, nos députés parlementaires. Effectivement, en France, il faut être élu au parlement ou faire partie du gouvernement pour pouvoir proposer une loi. Mais ça ne veut pas dire qu’ils sont les seuls à avoir de bonnes idées. Chacun peut trouver une solution qui améliorerait le quotidien des Français pour la soumettre aux yeux de tous, et nous aussi !
Tous ensemble, avec les équipes Oé, La Fourche, L’école Comestible, Le Ruche qui dit Oui, Rutabago, Biomede et Bio Demain, on a écrit une proposition de loi qui se construit autour de 6 chantiers majeurs :
- Réduire drastiquement la dépendance aux pesticides
- Assurer un juste prix de la ferme à la fourchette
- Garantir au consommateur une information transparente et fiable
- Éduquer dès le plus jeune âge à une alimentation saine et durable
- Améliorer le bien-être animal et augmenter la production de protéines végétales
Notre but est de rassembler le plus d’entreprises possible, d’en parler autour de nous, à nos proches, nos communautés, nos écosystèmes. Tous ensemble, on aura le poids et la visibilité nécessaire pour attirer l’attention du gouvernement et de ceux qui votent les règles de notre société. Tous ensemble, on changera les choses.
Alors si vous êtes aussi motivés et convaincus que nous par cette proposition, n’hésitez pas à la partager avec vos proches, à en parler autour d’un verre (de vin Oé par exemple 👀), à partager sur vos réseaux les posts du mouvements. Chaque personne en plus derrière notre projet est une chance supplémentaire de remplir la promesse de nourrir sainement l'ensemble de la population tout en respectant le vivant.
Pour le mot de la fin, on voulait aussi vous mentionner le collectif de l’alimentation durable organisé par Too Good Too Go et d’autres acteurs de l'alimentaire français. Leur but est aussi de pousser notre Président et nos leaders à légiférer en faveur d’une alimentation durable. Plus on est à vouloir changer les choses, plus on ira loin !
La preuve, Céline n’a jamais été heureuse all by herself…